HURGHADA Croisière plongée NORD 3-11 Mai 1997


Le vent a de nouveau soufflé cette nuit et la porte des toilettes claque, William plus rapide la verrouille dans le noir. Le réveil est semblable et la bonne bouffée d'air frais ragaillardit. Nous reprenons le compte à rebours vers Hurghada et le vent disparaît, annulé par la vitesse du bateau qui part parfois dans de grands surfs . Nous irons ce matin traquer le gros comme dit Shabri " I hope but I don’t promess " nous dit-il comme d'habitude, nous verrons bien. Nous ne verrons rien!

La profondeur a diminué la clarté mais le spectacle est toujours là sur les coraux et ses habitants. Gérard et Claude remontent et se fixent au pendeur pour superviser avec le peu d'air qui leur reste. Claude est très inquiet , il a perdu sa Marylène et interroge désespérément le fond puis se décide à sortir de l'eau. Son coeur battra jusqu'à l'apparition de Marie. Elle est sauve.

William flashe une murène ©JLB

Le pot au feu aux mogettes est générateur d'une sieste épaisse et on me secoue pour le briefing. La visite du Giannis D va commencer. Descente dans le bleu et le géant cassé gît par vingt mètres sur un fond sableux, couché sur le flanc. Le retour se fait sous deux mètres d'eau jusqu'à l'échelle où stationne un Zodiac. Gérard trop occupé avec son Suunto se fait frôler par le canot, un rappel de la règle du tour d'horizon lui remet les idées en place. Les deux heures de mer après un décrochage énergique des ancres sont une sorte de glissage sans courant d'air. Un gâteau semoule miel raisins est proposé et aussitôt englouti.

Cet après midi, l'équipage a déroulé une immense ligne et la pêche à la traîne commence. Une touche et voilà un thon. Une autre touche et la remontée débute avec des secousses irrégulières. Le pauvre thon est encore vivant, mais un requin a du le prendre pour un appât fort attrayant et il est mutilé de sa queue, un bon tiers du corps passé au tranchoir. Dire que nous plongeons dans la même cuvette!

Le site de plongée est atteint et Gérard Jean-Luc et Marylène vont marauder en PMT sur les tables coralliennes. Le spectacle d'en haut vaut celui d'en bas mais le fond reste inaccessible. Sans combinaison l'eau à vingt trois degrés reste fraîche, retour au bateau la tête pleine et les yeux fermés sur une banquette au soleil le sieste commence. Le disque rouge du soleil est bientôt absorbé par les monts de l'horizon et un léger pull permet de rester dans cette moelleuse léthargie.

La plongée de nuit sera peu profonde mais superbe. Les poissons, surpris dans leur sommeil, se cachent à l'abri des coraux et concrétions, tantôt chou-fleur ou cervelles, tantôt sapins ou saules, ou tantôt cascades ou grandes orgues, l’un d’entre eux aveuglé se heurte à un buisson de corail de feu et marque un temps de reflexion avant de repartir. Un gros mérou tacheté dort dans son trou et le faisceau fouilleur surprend au lit les poissons.

Ce soir ce sera repas de fête avec apéro, saucisson, poulet rôti, Pomerol 1990 et camembert dont l'étiquette ira rejoindre sur le bublot une galatée de chez nous, arrivée là nous ne savons comment. Au lit pas trop tard car demain matin réveil cinq heures pour plonger à six heures. Nous irons voir les poissons prendre leur petit déjeuner.